Esprits oubliés // PV Ashley

Quelle blague idiote a bien pu te mener ici? Était-ce seulement une blague? Tu ne l'avais pas cru lorsqu'elle te l'avait dit. Cette feignasse avait le don de te dire des choses sans bon sens. De toute façon, ce n'est pas comme si tu avais plus de sens qu'elle, Markus. Elle est dérangée, comme toi. Tu aimes sa folie, mais d'une façon beaucoup plus noire qu'on pourrait l'imaginer. C'est une fascination morbide que tu as pour elle. Quelque chose de parfaitement malsain. Tout comme toi.

Tes pas te guident dans cette neige aussi pure que ta chevelure. Un long manteau sur tes épaules te protège du froid du mieux qu'il peut. Tu ne crains pas la morsure du froid. Le vent glacé fait virevolter tes mèches immaculées et ton regard de sang scrute l'étendue gelée devant toi. Du blanc à perte de vue. Comment pouvait-on rester en cet endroit plus d'une journée? Tu te le demandes. Le ciel était sombre. Voilà la raison de ta venue, mais pas seulement. Une tempête s'annonçait, tu le sentais de tout ton corps; de toute ton âme. Ta présence en ce lieu n'était pas anodine. Une amie proche se trouvait en ces lieux depuis quelques jours déjà, à la recherche de son passé. Elle espérait encore et toujours se souvenir. Tu ne te sens pas d'une âme charitable en allant à sa rencontre. Loin de toi cette idée. Non, tu ne supportes simplement pas le fait qu'elle ne se soucie pas de sa vie. Elle l'une des rares personnes à qui tu tiens en ce bas-monde, il était inacceptable de la laisser disparaître aussi simplement.

Tes yeux se plissent dans la clarté sombre de l'endroit. Quelle idiote. Te faire venir ici... Elle devrait avoir honte de laisser la crypte sans son fossoyeur. Tu sais qu'elle n'éprouverait aucun malaise à cet encontre. Aucune honte; aucun regret. Elle est comme toi. Pour le moment, par contre, elle est introuvable dans ce désert blanc. Surtout que la neige commence à brouiller la vue à cause du vent de plus en plus fort. Il fallait la trouver au plus vite. Mais dis-moi, Markus. Que feras-tu lorsque tu l'auras trouvé? Il n'y a nul part où se cacher dans cette étendue meurtrière.

Plusieurs minutes passent alors que tu continues d'avancer vers le danger et tu la vois. Tes pas se dirige vers elle qui est perdue. À sa hauteur, tu empoignes son bras, faisant fi de sa réaction. Tu la tires vers les montagnes. Heureusement que vous vous trouvez dans la partie plus au sud du désert de glace. Tu n'imagines même pas ce que ce serait plus au nord.

- Allez, Ashley. C'est pas le moment de traîner.

Tu le mènes vers une grotte. Formant un trou presque béant dans la montagne enneigée. Au moins, à cet endroit vous serez un peu plus à l'abri de la tempête qui s'annonçait. Vous mettez les pieds à l'intérieur et il fait noir. Ta main retombe le long de ton corps alors que la deuxième se fraie un chemin jusqu'à ta chevelure pour l'écarter de ton visage rougit par le froid. Tes prunelles se posent sur la demoiselle avec toi.

- Tu es complètement folle de t'aventurer ici toute seule.

Ta voix est enrouée par le froid qui règne à l'extérieur. Puis tes lèvres esquissent un sourire.

- Mais j'aime ça.

Évidement, tu parles de sa folie si proche de la tienne.

Markus & Ashley

Il neige. Il y a le néant dans la neige. Elle tombe lourdement, recouvrant une nouvelle fois ce monde toute l'année. Dans ce désert glacé, le blanc immaculé ne cesse de s'amasser. De jours en jours, d'heures en heures, effaçant avec lui les traces des âmes égarées, des souvenirs oubliées. C'est ton anniversaire Ash', celui que l'on t'as donnée par nécessité, par commodité, celui qui représente ton renouveau. Chaque année il y a ce besoin de chercher, de retourner à cet endroit. Quelque part, n'est-ce pas seulement triste à voir ? Tes pas te guident instinctivement deux jours avant, t'emporte jusqu'à ce lieu, là où tes orbes se sont ouverts une nouvelle fois. Dans un espoir vain de réaliser ce qui te manque, d'avoir le flash que tu désires tant. Dans ta folie il y a une rationalité. Ash', tu sais très bien que tu ne pourras pas toujours vivre ainsi. Le mensonge dans ta voix qui rit en prétendant que ce n'est pas grave de ne pas savoir d'où l'on vient.

Tu cherches ardemment.
Tu désires sans relâche.
Cette semaine d'anniversaire, tu souhaites savoir comme l'an passé.

Il y a ce vent qui se soulève régulièrement, froid et mordant. Pourtant ce dernier te passe au travers, comme si cela faisait partit d'un quotidien bien huilé. Tu ne crains plus cette fraîcheur dévastatrice pour les pays chauds, tu ne crains plus la neige qui lentement recouvre tes pas. Ton regard se fixe droit devant toi à cet emplacement même et il se perd. Se perd dans l'immensité de ce désert qui a tout engloutit. Combien de jours déjà ? Depuis combien de temps es-tu là ? Un bref sourire dans ton impassibilité alors que la chaleur soudaine t'envahis. Et ce paysage disparaît pour te ramener à une réalité.

Une crinière blanchâtre.
Des traits rassurants.
Une folie similaire.
Markus est venu.

Sa voix te sors de ta rêverie alors que bientôt vous voilà abrités de la tempête qui s'annonce bruyamment. Elle sera peut-être violente, mais son bruit ne t'avais même pas ébranlée un instant. Et tes paupières clignes pour remettre les idées en place, écoutant cette voix qui te transporte. Puis un sourire enfin, fin, en coin alors que l'une de tes mains vient balayer ta crinière humide.

« Je savais bien que tu m'aimais, Markus. »

La taquinerie. Tu t'avances vers lui jusqu'à le frôler, lui tournant autour, passant dans son dos. Un instant s'écoule, une seconde probablement tout au plus alors que finalement tu lui sautes dessus en traître, t'accrochant à lui, à cette chaleur vampirique.

« T'es venu jusqu'ici pour me chercher ?! NON !! Pour me sauver ?! Je suis teeellement émueeeeeeee si tu savais Markus. Laisse-moi te faire un câlin jusqu'à en mourir s'il te plaît ! »

Tes traits faciaux venaient s'enfouir dans sa crinière blanche, remuant de gauche à droite vivement. Il y avait une certaine joie de le voir, sans nul doute, comme toujours. Parce que Markus était quelqu'un de bien. Tu en étais persuadée, toi la cinglée aux jouets. Alors déjà la seconde qui suivait ton regard se relevait vers l'entrée de la grotte sans le quitter pour autant.

« Hum... Par contre... tu crois que l'on va devoir rester longtemps enfermés ici ? Non pas que cette grotte ne me scier guère, mais bon, on va finir par s'ennuyer si on doit rester ici des jours. »

- Je savais bien que tu m'aimais, Markus.

Sa voix sonne cristalline à tes oreilles. Aimer. Un mot qui ne veut plus rien dire pour la personne que tu es aujourd'hui. Tu avais essayé d'aimer une fois auparavant et vu le résultat, c'était un sentiment bien inutile. Elle s'approche de toi, te frôle, te tournes autour. Tu as l'habitude avec Ashley. Finalement, elle te saute dessus en traître, mais, toi, tu t'y attendais. Tu t'y attends toujours avec cette femme. Elle s'accroche à toi avec force et tes mains se glissent sous ses cuisses pour la retenir, sinon elle t'étranglerait. Un sourire léger étire tes minces lèvres.

- T'es venu jusqu'ici pour me chercher ?! NON !! Pour me sauver ?! Je suis teeellement émueeeeeeee si tu savais Markus. Laisse-moi te faire un câlin jusqu'à en mourir s'il te plaît !
- Te fais pas trop d'illusions, chérie.

Tu sens son visage s'enfouir dans ta chevelure blanchâtre et son souffle vient réchauffer ta nuque. Tu aimais bien Ahsley. D'un amour amical et cinglé. Tu t'amuses toujours avec elle, car elle rejoint ta folie. Vos personnalités fusionnent parfois. Ensembles, vous êtes comme une bombe prête à exploser à n'importe quel moment. Un mélange explosif.

- Hum... Par contre... tu crois que l'on va devoir rester longtemps enfermés ici ? Non pas que cette grotte ne me scier guère, mais bon, on va finir par s'ennuyer si on doit rester ici des jours.

Tu tournes la tête vers l'entrée de la grotte où la neige folle tombe de plus en plus fort.

- S'ennuyer? A-t-on l'habitude de s'ennuyer ensembles? On trouvera bien quelque chose à faire, chérie.

Ton sourire s'agrandit légèrement, alors que tu fais un tour sur toi-même. Ton manteau vole autour de ta personne. Tu déposes ensuite la demoiselle dans ton dos au sol avant de t'asseoir.

- Dommage que nous ne soyons pas des arcanistes élémentaire. On aurait pu se faire un petit feu.

Tes prunelles rouges se posent sur Ashley et tes paupières papillonnent alors qu'un sourire orne ton joli visage à la tronche bizarre. De cette position, tu as une vue parfaite sur les formes féminines de celle-ci. Tu tapotes le sol à côté de toi, l'invitant ainsi à s'asseoir près de toi.

- Faudra trouver un autre moyen de se réchauffer... Ou de faire du feu.

Tes yeux la lâchent et font le tour de la petite grotte dans laquelle vous vous trouvez. Elle est sobre et sombre et aucune branche n'y traîne. Les roches y sont gelées se qui réduit vos chances de pouvoir créer une source de chaleur. Ton esprit tordu fait le reste...

Markus & Ashley

Sa voix. Celle d'un être amical, d'une personnalité proche, d'un environnement serein. Elle résonne ainsi dans ton esprit soudainement revenu à la réalité de sa vie. Et tes orbes fixe le sommet de son crâne un moment, souriant presque à en rire de sa réponse, de ses réponses. La proximité avec ton vis-à-vis ne semble guère te déranger et ce n'est jamais le cas à vrai dire. Parce qu'il y a une certaine alchimie entre vous, tangible, réelle.

Tu l'as ressens.
A chaque fois que vous vous trouvez.

Le silence perle une seconde, tournant avec lui, tes pieds retrouvant finalement le sol dès lors. Pourtant, ton corps continue de tourner une dernière fois sur lui-même, tes bras se tendant comme pour attraper la liberté qui se trouverait au bout de ces derniers. Une certaine joie s'insinue, celle de savoir que c'est lui qui, aujourd'hui, est venu te chercher. Renforçant inévitablement ce sentiment qui existe à son encontre : Markus est quelqu'un de bien.

« C'est vrai que c'est rare que l'on s'ennuie ensemble, mais... aujourd'hui il n'y a personne sur qui tu pourrais taper et qui puisse ainsi me distraire également ! »

Un léger rire, remarquant parfaitement sa main qui tapotait la place à ses côtés, mais tu ne bouges pas sur l'instant. Tes orbes le suivent, l'analyse pour comprendre que c'est toi qu'il regarde ainsi. Et le sourire se fait plus fin, en coin, interpellé par ses mots.

Une source de chaleur. L'esprit tordu fait le reste, le tien de même alors que finalement tu franchis la distance entre vous, t'asseyant à ses côtés, mais les jambes viennent se croiser, posant les tiennes sur sa cuisse. Une étincelle vient naître, un mélange entre une taquinerie et la séduction. Ash, tu ne faisais qu'aller dans son sens après tout.

« Et... à quoi tu penses au juste à ce moyen de se réchauffer si l'on ne peut pas faire de feu ? J'avoue être curieuse... chéri. »

Chéri. Ce petit nom affectif que tu aimais entendre de sa part à ton égard, mais ta manière de le dire sur cet instant se faisait appuyé, marqué par la légèreté de tes mots bien qu'effectivement, tu étais curieuse de savoir. Non, curieuse de l'entendre dire à voix haute plutôt alors qu'une de tes main rejoignait la sienne pour trouver la chaleur. La froideur de cette terre avait déjà commencée à engourdir lentement tes doigts fins.

« Parce qu'en réalité, j'ai beau regarder, je ne vois pas très bien comment faire du feu ici actuellement... Dommage que je n'ai pas mes jouets, j'en aurai sacrifiés quelque uns bien que cela m'aurait certainement coûtée de le faire. »

Elle reste debout un instant à t'observer, le sourire en coin. Sa bouche remue et pourtant, tu ne te concentres pas sur ses paroles, seulement au son mélodieux de sa voix. Celle-ci est si pure et cristalline qu'elle te donne l'impression d'une douce mélodie. De toute façon, ses paroles ne sont pas si importantes. Puis elle vient s'asseoir près de toi, posant ses jambes sur ta cuisse. Un sourire charmeur étire tes lèvres tentatrices.

- Et... à quoi tu penses au juste à ce moyen de se réchauffer si l'on ne peut pas faire de feu ? J'avoue être curieuse... chéri.

Une étincelle amusée illumine tes prunelles rouges alors que tu l'observes. Il était difficile de savoir à quoi tu pensais à cet instant même, mais tu ne dis rien, la regardant. Regardant sa chevelure pâle; regardant ses iris violacés; regardant sa peau aussi pâle que la tienne. Tu donnes la net impression de la désirer et même si c'est pourtant vrai, tu ne fais que la détailler. Tu la détailles, parce qu'elle est comme toi. Elle mérite ton attention de par sa folie si similaire à la tienne. Lorsque vous êtes ensembles, une étincelle se crée; un lien unique. Sa main trouve la tienne, froide, mais douce.

- Parce qu'en réalité, j'ai beau regarder, je ne vois pas très bien comment faire du feu ici actuellement... Dommage que je n'ai pas mes jouets, j'en aurai sacrifiés quelque uns bien que cela m'aurait certainement coûtée de le faire.
- Je sais ce qu'il t'en aurais coûté de faire ça, chérie. Utilisons simplement nos corps pour nous réchauffer. Tu sais très bien de quoi je parle...

Ta main libre vient se glisser dans sa crinière aux reflets violets pour se positionner sur sa nuque. Tu approches ton visage du sien, laissant ton souffle courir sur sa peau. Vous êtes si proche qu'un simple tremblement pourrait faire se toucher vos lèvres. Tu ne restes qu'un trop court instant comme ça avant d'aller enfouir ton visage dans sa chevelure si douce. Tu joues, Markus. Profiter de son corps serait tellement délicieux, mais pas maintenant. Sauf, bien sûr, si elle ne te donnait pas d'autre choix. Pour l'instant, tu joues; tu la testes. Simplement pour ton propre plaisir. Mais Ashley a toujours été persuadée que tu étais quelqu'un de bien. Ce qui n'est pourtant pas le cas et tu le sais très bien. Tu es avide du sang des autres et si elle n'avait pas été vampire, le moment aurait été opportun pour goûter son liquide vital.

- Tu n'es pas prête pour ça, chérie.

Ta voix n'est qu'un doux murmure; un souffle contre la peau de son cou. Elle ne le voie pas, mais tu souris d'un sourire complètement cinglé. À l'image de ta personnalité.

Markus & Ashley

Il joue. Et toi tu le laisses faire en souriant simplement. Un sourire en coin, presque vicieux quelque part, séducteur également. Ses lippes s'approchent à la suite de ses mots, frôlent presque les tiennes puis s'échappent rapidement. Son corps comme source de chaleur, l'idée défile dans ton esprit, s'accroche quelque part pour ne plus s'en aller. Vous êtes proches, parfois cela arrive de flirter naturellement, mais tu as l'impression que cette fois-ci, c'est plus intense que la précédente alors que son visage s'enfouis dans ta crinière et tu rigoles légèrement.

« Tu t'amuses, pas vrai ? »

Une de tes mains glisse à son tour dans sa chevelure, agrippant cette dernière un instant, tes lippes frôlant son oreille. Tu joues également si c'est ce qu'il souhaite faire. Le temps semble être infini avant que la tempête s'efface. Le temps semble être infini avant que tout ceci s'achève. Tes jambes se retirent lentement de sa cuisse, un instant vos corps s'éloignent parce que tu en décides ainsi, mais rapidement tu viens te poser à califourchon, lui faisant face. Un sourire étire tes lippes toujours plus intensément. Ce geste, cette position pourrait être amicale comme cela t'es déjà arrivée de faire Ash', mais à présent c'est un poil différent pourtant.

Et tes mains glissent une nouvelle fois.
Dans sa crinière, dans sa nuque, sur son torse.
Et tu le fixes toujours.

« Alors... Quand est-ce que tu comptes réchauffer mon corps froid ? Hum ? C'est toi qui a proposé l'idée, ne recule pas maintenant, chouchou ! »

Un rire, bruyant, amusée. Tu t'amuses vraiment dans ce froid glacial qui se lève en ces lieux, en ces terres lointaines. Ici, le silence s'engouffre et les secrets se perdent dans le néant du désert glacé. Les mots prononcés, les actes accomplis ne parviendront jamais jusqu'aux villes. Et c'est amusant de le réaliser, d'avoir la chance de se trouver là.

Ta main remonte sur sa joue.
Ton buste se colle contre son torse.
Ton souffle parcours ses lèvres.

« Markus, tu sais pourtant que si tu me cherches... tu me trouves, tu le sais alors t'en abuse maintenant que je ne peux fuir nul part ? Heureusement que tu n'es pas vilain à voir... »

Taquine, légère et pourtant il y a une flamme qui s'anime dans ton regard. Autant de désir que de folie. Vous vous trouvez encore une fois, comme à chaque fois que vos regards se croisent.